La biodiversité à Lille

© Guilhem Fouques

Disparition des produits nocifs dans tous les espaces de verdure, création de mares, aménagements spécifiques pour les abeilles sauvages ou les chauves-souris, éclairage public limitant la pollution lumineuse, choix réfléchi des espèces d’arbres ou de fleurs, installation de nichoirs…

Tous ces choix engagés par la Ville de Lille ont porté leurs fruits !

Depuis plusieurs années, de nombreux indicateurs témoignent d'un renouveau de la biodiversité.

Découvrez un état des lieux loin d'être exhaustif !

L'Argus bleu de retour à Lille grâce aux prairies fleuries.

L'Argus bleu de retour à Lille grâce aux prairies fleuries.

QUELQUES CHIFFRES ?

Côté faune

  • 21 espèces de libellules, en comptant celles de passage
  • 130 espèces d'abeilles
  • 11 espèces de chauves-souris, en comptant celles de passage
  • 171 espèces de papillons de nuit
  • 17 espèces de criquets, de sauterelles et de grillons
  • 72 espèces de mollusques
  • 59 espèces d'oiseaux

Côté flore

46 espèces ont fait leur réapparition depuis 2002, dont des espèces patrimoniales protégées comme le Plantain d’eau à feuilles lancéolées, le Jonc subnoduleux ou l'orchidée Orchis de Fusch… Ces espèces avaient disparu de la vallée de la Deûle jusqu'alors.

Création d'une mare au Cimetière du Sud.

Une mare plaine des Vachers. © Daniel Rapaich

Une mare plaine des Vachers. © Daniel Rapaich

Les jardiniers creusent des mares, les libellules s’en donnent à cœur joie !

Certaines de ces frêles demoiselles avaient disparu au siècle précédent. Elles ont besoin d'une eau de bonne qualité pour y rechercher les insectes dont elles se nourrissent. Elles ont aussi besoin de plantes à la surface de l'eau pour y pondre.

Création d'une mare avec l'association Les Blongios. © Daniel Rapaich

Création d'une mare avec l'association Les Blongios. © Daniel Rapaich

Des espèces devenues rares comme la naïade aux yeux bleus, la naïade aux yeux rouges ou la petite nymphe à corps de feu sont de retour à la Citadelle.

Les petites nymphes à corps de feu.

Les petites nymphes à corps de feu.

Explication : la Ville a réintroduit, le long de l'Esplanade, des nénuphars jaunes au-dessus desquels les libellules voltigent pour happer moucherons et autres moustiques mais aussi pour y installer leur future progéniture.

© Guilhem Fouques

© Guilhem Fouques

Autre preuve : la présence, dans le parc de la Citadelle, de deux espèces d’abeilles vulnérables, l’abeille de la Salicaire et l’abeille de la Lysimaque.

Leur existence dépend respectivement de ces deux fleurs très colorées qu'elles trouvent dans la "communauté de plantes à Reine des près et Cirse maraîcher" qui a remplacé une grande partie des orties le long de la voie des Combattants.

Consciente du rôle essentiel des abeilles et autres insectes pollinisateurs dans les écosystèmes, la Ville veille à leur préservation et à leur valorisation.

Elle gère une cinquantaine de ruches. Le parc Matisse abrite une « fabrique à miel », et le parc des Dondaines accueille un HIB, habitat pour insectes butineurs.

La Ville a également créé un rucher-école pour former les futurs apiculteurs amateurs.

Elle plaide néanmoins pour une installation raisonnée des ruches qui ne bénéficient qu’à une seule espèce, l’abeille domestique.

En parallèle, elle favorise les plantes mellifères sont présentes à 50% dans les espaces verts et met en place des sites de nidifications pour les abeilles solitaires dont la majorité niche dans le sol. 

@ Daniel Rapaich

@ Daniel Rapaich
Le faucon crécerelle chasse les petits rongeurs dans nos prairies.

Le faucon crécerelle chasse les petits rongeurs dans nos prairies.

Le faucon crécerelle chasse les petits rongeurs dans nos prairies.

Espèce protégée, le faucon crécerelle, oiseau rural, s'est adapté au milieu urbain où il chasse les rongeurs des prairies et gazons pâturés.

En concertation avec le GON (groupement ornithologique et naturaliste du Nord-Pas-de-Calais), la Ville profite de la restauration des clochers de ses églises pour y installer des nichoirs.

L'église Saint-Maurice des Champs, par exemple, a été équipée de douze nichoirs. Ils concernent le faucon crécerelle ou son grand cousin le faucon pèlerin, mais aussi le martinet noir, le choucas des tours ou encore la chouette effraie.

Ces clochers sont bien adaptés à ces volatiles qui s'installent à plus de 50 mètres du sol.

L'éco-pâturage, mode de gestion doux des espaces verts qui favorise la biodiversité ©​ Daniel Rapaich

L'éco-pâturage, mode de gestion doux des espaces verts qui favorise la biodiversité ©​ Daniel Rapaich

Prairie fleurie ©​ Julien Sylvestre

Prairie fleurie ©​ Julien Sylvestre

La haie, milieu vivant pour accueillir des oiseaux qui y font leurs nids ou des insectes qui butinent ses fleurs. © Daniel Rapaich

La haie, milieu vivant pour accueillir des oiseaux qui y font leurs nids ou des insectes qui butinent ses fleurs. © Daniel Rapaich

L'abeille Andrene vagabonde pond ses oeufs dans une terre sableuse.

L'abeille Andrene vagabonde pond ses oeufs dans une terre sableuse.

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L'éco-pâturage, mode de gestion doux des espaces verts qui favorise la biodiversité ©​ Daniel Rapaich

L'éco-pâturage, mode de gestion doux des espaces verts qui favorise la biodiversité ©​ Daniel Rapaich

Prairie fleurie ©​ Julien Sylvestre

Prairie fleurie ©​ Julien Sylvestre

La haie, milieu vivant pour accueillir des oiseaux qui y font leurs nids ou des insectes qui butinent ses fleurs. © Daniel Rapaich

La haie, milieu vivant pour accueillir des oiseaux qui y font leurs nids ou des insectes qui butinent ses fleurs. © Daniel Rapaich

L'abeille Andrene vagabonde pond ses oeufs dans une terre sableuse.

L'abeille Andrene vagabonde pond ses oeufs dans une terre sableuse.

Conserver le bois mort et les arbres à cavité permet la réapparition d'insectes, de champignons mais aussi d’oiseaux et de chauve-souris protégées.

© Daniel Rapaich

© Daniel Rapaich

La Noctule de Leisler, par exemple, la plus grande des chauves-souris lilloise, a fait une progressive réapparition. 

Pour le martin-pêcheur, la Ville a choisi de créer six sites de nidification aux bords des canaux lillois. Il n'y dépose ses œufs que si la paroi est inclinée à 90° ou en surplomb de l'eau, histoire que les rats d'égout ne viennent pas dévorer la couvée.

Un couple de martin-pêcheur.

Un couple de martin-pêcheur.

Quelques éperviers aussi survolent les lieux, attirés par les passereaux de plus en plus nombreux. La plantation de saules porte ses fruits, sachant que cet arbre nourrit environ 450 espèces d’insectes différentes. Et que leurs branches tombantes dans l'eau sont parfaites pour accueillir des nids de foulques et de grèbes !

En se développant dans la Deûle, leurs racines permettent la ponte de nombreux poissons, elles épurent l'eau et renvoient l'air dans de grandes quantités de cette eau, jouant ainsi le rôle de climatiseur naturel.

L’écologue municipal a aussi pour mission de restaurer le patrimoine naturel de la Ville dont celui du parc de la Citadelle : "le but, c’est de revoir pousser une flore, jadis extraordinaire, présente ici historiquement. Nous retrouvons des graines qui peuvent parfois se conserver plus d'un siècle, sous l’eau et sans oxygène ; lorsqu'elles sont remises à la surface, nous pouvons tenter leur réintroduction". 

Des saules en bord de Deûle qui nourrissent 450 espèces d'insectes ! © Daniel Rapaich

Des saules en bord de Deûle qui nourrissent 450 espèces d'insectes ! © Daniel Rapaich

Dans les anciens fossés remblayés, des espèces qui avaient disparu du paysage refont surface.

Dans les anciens fossés remblayés, des espèces qui avaient disparu du paysage refont surface.

Le Jonc subnobuleux, espèce protégée.

Le Jonc subnobuleux, espèce protégée.

NOUVEAUX VENUS

Témoignant d’une qualité écologique en progression, Lille a vu arriver sur son territoire le murin des marais, l'une des chauve-souris de zone humide les plus rares en France, ou encore un criquet appelé "Oedipode aigue-marine".

Autre espèce au rendez-vous : le hérisson, attiré par les prairies fleuries qui l'aident à se nourrir, et les cabanes construites par la Ville pour lui permettre de s'abriter.

©​ Julien Sylvestre. Construction d'une cabane à hérissons par la Ville l'hiver dernier.

©​ Julien Sylvestre. Construction d'une cabane à hérissons par la Ville l'hiver dernier.

L'écureuil roux, lui aussi, a fait son retour ! Présent dans les années 90, il avait quitté la ville, ne trouvant plus ce dont il avait besoin pour vivre. Mais il n'était pas bien loin, à Lambersart précisément, rassassié par les noisettes et les noix présentes sur le territoire.

La Ville a alors commencé à planter davantage de noisetiers. Aujourd'hui, elle élargit même le "menu" des petits mammifères avec des châtaigniers, des noyers et même des pacaniers (noix de pécan). Résultat : les écureuils, au moins cinq, ont commencé à franchir la Deûle !

En partenariat avec des villes voisines, l'équipe municipale lilloise va mettre en place cinq ponts de cordes tendues. Placés au-dessus des canaux et des voiries, ils permettront à l'écureuil roux d'aller d'un point à un autre sans danger.

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© Guilhem Fouques